Voici une très jolie petite cité dont la vieille ville est inscrite dans l'inventaire suisse des sites construits protégés, à l'instar de lieux bien plus célèbres tels Morat ou Estavayer-le-Lac.
C'est d'ailleurs un lieu dont l'histoire a connu des rebondissements jusqu'à la fin du XXe siècle: propriété du Royaume de Bourgogne après la chute de l'Empire Romain, la vallée de Laufen (ou Laufon, en français) fut offerte en 999 à l'Archevêché de Bâle, et sa destinée fut dès lors liée à celle du Jura, conquis par la France après la Révolution puis offert au Canton de Berne après la chute de Napoléon.
La «Question jurassienne», autrement dit le désir des Jurassiens (francophones) de devenir un canton indépendant de celui de Berne (germanophone), allait encore produire des soubresauts: Laufen vota dans les années 1970 son maintien dans le Canton de Berne, contrairement aux autres districts septentrionaux du Jura Bernois.
Lorsque, en 1978, les citoyens suisses approuvèrent à plus de 80% des voix l’accession du Jura au rang de 23e canton de la Confédération, le sort du Laufonnais resta en suspens et ce n'est qu'en 1989 que le district décida d'être rattaché au canton de Bâle-Campagne, changement qui ne devint effectif que 5 ans plus tard.
Laufen, curieusement, est indirectement connue dans le monde entier: c'est là que se trouve une célèbre entreprise, la fabrique de confiserie
Richterich &
Co,
Laufon... Hé oui, Ricola, le mythique bonbon aux herbes, qu'on imagine concocté dans les Alpes mais qui en réalité est produit au pied du Jura! Inutile toutefois d'espérer découvrir les secrets du plus célèbre bonbon du monde: la recette est conservée dans un coffre, à l'abri des curieux et des concurrents, et elle est encore mieux protégée que celle du Coca Cola!
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Canton suisse de
Bâle-Campagne -
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